Histoire du site - Fondation Fiminco

Histoire du site

La Fondation Fiminco prend place sur un ancien site pharmaceutique qui fut en son temps une véritable ville, déployée sur plusieurs hectares où plus de 4 000 personnes ont travaillé au plus fort de l’activité.

© Martin Argyroglo

L’histoire du site est étroitement liée à celle de son fondateur, le vétérinaire Gaston Roussel (1877-1947). Jeune diplômé de médecine, il découvre en 1909 un remède très efficace contre l’anémie : l’ Hemostyl est né. Gaston Roussel crée en 1911 à Romainville, à proximité des écuries de la Compagnie générale des Omnibus, un laboratoire pour exploiter le sérum de cheval. Rapidement, l’ Hemostyl devient le médicament classique contre les anémies, la tuberculose et les hémorragies.

Par la suite, Gaston Roussel devenu entrepreneur, s’entoure d’une équipe de médecins et de chimistes avec lesquels il développe de nouveaux procédés. En 1927, le recrutement du chimiste André Girard marque les débuts de la recherche chimique avec la création des Laboratoires Français de Chimiothérapie, ainsi que des Usines Chimiques des Laboratoires Français (UCLAF).

La première usine est édifiée à Romainville, sur un terrain voisin de celui où se prépare l’Hémostyl, en vue de promouvoir les médicaments d’origine chimique de l’entreprise. Cette première usine UCLAF couvre une superficie de sept hectares et accueille très rapidement près de deux mille techniciens et ouvriers.

L’investissement de Roussel dans la production d’antibiotiques marque une évolution du site de Romainville. Alors que la France importe encore sa pénicilline des États-Unis, Roussel et le chimiste-biologiste Henry Prénau constituent la Société Française de Pénicilline (SOFRAPEN).

La fabrication de la pénicilline (et d’autres antibiotiques) par fermentation nécessite des installations spécifiques de régulation de température, d’hygrométrie et de stérilité de l’air. Le chantier de construction est confié à un spécialiste : Jean Barot, auteur dans les années 1930 des laboratoires Debat à Garches et de la parfumerie Coty à Suresnes.

Les laboratoires de recherche et de contrôle (bâtiments Carrel et Raulin), ainsi que les bureaux, prennent place dans de longs bâtiments à étages éclairés par des ouvertures en bandeaux. Ils s’opposent à la verticalité des baies du bâtiment Cuvier qui abrite plusieurs fermenteurs d’une contenance de plus de 150 met dépassant dix mètres de haut.

La bonne marche des ateliers de fermentation comme des laboratoires est assurée par une batterie de compresseurs qui permettent de maintenir l’air à des températures comprises entre +2 et – 60° C. L’ensemble est alimenté par un réseau hydraulique qui distribue quotidiennement 10 000 m3  d’eau puisés à plus de 100 mètres de profondeur, ainsi que par une centrale thermique d’une puissance électrique de 2500 Kw.

Gaston Roussel connaît à la fin de sa vie une véritable consécration en étant élu à l’Académie de médecine, section médecine vétérinaire le 24 avril 1945. Son fils, Jean-Claude, jeune pharmacien âgé seulement de 24 ans, poursuivra le développement des activités et donnera naissance en 1962 à la holding Roussel-UCLAF. À sa mort, en 1972, l’entreprise est devenue un véritable empire pharmaceutique. Une fusion ultérieure avec Rhône-Poulenc donnera naissance à l’actuel groupe Sanofi.