À propos
” Invitée au sein du projet Freedom of Sleep d’Anabelle Lacroix, Initiative for Practices and Visions of Radical Care propose une approche (extra) sensorielle autour du “monde du rêver” où la régénération et la restitution des liens est possible. Transmuter les liens nocifs ou toxiques, soigner ces liens et les transformer dans un nouveau langage artistique, éco-responsable et autrement humain est au cœur de notre intervention à la Fondation Fiminco.
Cette proposition réunira objets, voix, rêves, éléments performatifs et moments méditatifs et rituels. Des interdépendances et nouveaux liens entre les matières humaines et non-humaines, subjectivités et sensibilités, résiliences et fragilités, forces et fatigues, le sommeil et l’insomnie, les rêves et le rêve-nir seront au cœur de nos échanges. En résonance avec l’objectif de l’Initiative – créer des structures de soins et susciter un soutien mutuel au sein du système artistique, cette proposition déploie plus particulièrement les énergies de transFORMEaction, du rêve, et de l’harmonisation – états et activités qui permettent précisément de tel•le•s espaces et coopérations. ”
Avec la participation de : Alexandre Erre, Fabiana Ex-Souza, Catitu Kat’ytaya Tayassu, Nataša Petrešin-Bachelez et Elena Sorokina.
Vous pouvez retrouver le collectif sur Instagram et Facebook.
Les artistes
Katy’taya Catitu Tayassu
DES RÊVES AU RÊVER… DES MONDES DU RÊVER AU RÊVEnir
” On m’appelle Kat’ytaya ou Catitu. Je suis une artiste hors-norme, sans doute, une artiste hors de tout cliché. Je ne suis pas sollicitée dans cette aventure artistique par l’Initiative for Practices and Visions of Radical Care & Freedom of Sleep comme animiste, comme chamane ou comme une “immaniste”. Je suis une artiste hors-scène et hors-temps, souvent prise comme une exploratrice des mondes métaphysiques. Dans les dimensions terrestres et supraterrestres, j’apprends sans cesse l’ART d’une interaction subtile combinée par une compréhension particulière à propos des mondes matériels et immatériels… C’est un ART-de-LIER comme passeuse dans les arts invisibles et visibles. Je propose ainsi mes visions, mes intuitions et mes vécus dans cet art ; l’ART du RÊVER. En tant que créatrice des sons je ne chante pas, mais je suis une cantatrice et quelques fois “encantatrice”. J’interprète des fréquences, des couleurs, des vibrations et des signaux électromagnétiques, quantiques, cellulaires et des signaux dedans et dehors des rêves… et j’espère partager certains sons le 14 mai 2021. “
Fabiana Ex-Souza
CE QUI FAIT JOUR
“Ce qui fait jour est un exercice d’expérimentation performative, dans lequel le sens gustatif s’invite, interrogeant la notion de « veillée » en tant qu’espace politique à la fois de la perte mais également de la régénération.
Sur l’activation de la relecture sonore du texte Ceux qui veillent les images nègres d’Oliver Marbœuf, nous allons tisser des liens avec l’héritage afro-centré. En exploitant la notion de la nuit comme lieu de marronage et de fuite, du partage et de la joie, la perspective de l’obscurité s’instaure également dans ce travail comme lieu de mise en place des stratégies de survie et de rêves utopiques.
Par le biais des signes révélés à travers des dessins, nous allons décrocher de la toile suspendue quelques bouteilles avec des boissons ayant des vertus d’ivresse, mais également énergétiques liées aux graines utilisées. Les personnes présentes seront alors conviées à participer d’une dynamique, dans laquelle l’énergie de la résilience pourra se mettre en place. “
Alexandre Erre
IN HIGH SPIRITS
Alexandre Erre présente une installation composée de tissus suspendus, figés, en lévitation, comme dans un entre-deux. Comme les attrape-rêves, cette installation vient nettoyer et assainir l’espace fermé de La Chaufferie de la Fondation Fiminco. Ces “filets-filtres” composés de nappes en dentelle imbibées de kava, boisson traditionnelle mélanésienne, décomposent le mouvement du jet du filet utilisé pour la pêche à l’épervier.
Dans son travail, Alexandre Erre s’attache à créer de nouveaux rituels, de nouvelles traditions, en usant de codes et de principes familiers. Il fait ici référence au syncrétisme qui opère en Kanaky Nouvelle-Calédonie : de part son statut de colonie pénale, les occidentaux y sont allés de gré ou de force, apportant avec eux leur culture, leurs us et coutumes. C’est un mélange de vernacularités qui s’opère, avec d’un côté cette dentelle qui convoque l’image d’un intérieur européen, et de l’autre la pratique de la pêche à l’épervier, qui fait partie du patrimoine local.
Le rituel de consommation du kava dans le nakamal impose de jeter la fin de sa coupe pour les esprits, en offrande. En imbibant ces toiles de dentelle de cette boisson sacrée, il s’agit de convoquer ces gestes et ces savoirs avec lesquels l’artiste a grandi, tout en se les réappropriant pour de nouveaux usages.